Si vous pensez avoir une dysréflexie autonome, sachez qu’il s’agit d’un trouble grave et qu’il faut donc impérativement agir vite. Découvrez ce qu’il faut faire si cela se produit.
La dysréflexie autonome peut toucher certaines personnes ayant subi une lésion médullaire et les conséquences peuvent être désastreuses : accident vasculaire cérébral, convulsions ou arrêt cardiaque. Cela peut arriver lorsque des facteurs déclenchants de dysréflexie autonome provoquent une réaction excessive du corps à différents types de stimuli provenant de zones situées en-dessous de la lésion médullaire. Le système nerveux autonome peut déclencher une augmentation dangereuse de la tension artérielle.
Premières choses à faire en cas de signes de dysréflexie autonome
Vous et votre aidant devez disposer d’un tensiomètre à portée de main (et savoir l’utiliser). Si votre tension artérielle est élevée et que votre fréquence cardiaque ralentie, et si votre lésion médullaire se situe soit au niveau de T6 ou au-dessus, soit entre T6 et T10, il est possible que vous ayez une dysréflexie autonome. Vérifiez si vous présentez les signes d’alerte habituels ainsi que des symptômes, comme un mal de tête violent, des sueurs ou des bouffées de chaleur.
Si vous ou votre aidant pensez que vous souffrez de dysréflexie autonome :
- Changez de position : asseyez-vous ou relevez la tête à 90 degrés et abaissez vos jambes, si possible.
- Desserrez ou retirez tout ce qui vous serre : vérifiez si des vêtements ou des accessoires ne sont pas trop serrés ou ne vous compriment pas, y compris autour des organes génitaux.
- Vérifiez votre tension artérielle toutes les 5 minutes : si votre lésion médullaire se situe au-dessus de T6, votre tension artérielle systolique normale est généralement comprise entre 90 et 110 mm Hg.
- Adultes : une tension artérielle supérieure de 20 à 40 mm Hg à la valeur de référence peut être le signe d’une dysréflexie autonome.
- Adolescents : une tension artérielle supérieure de 15 à 20 mm Hg à la valeur de référence évoque la possibilité d’une dysréflexie autonome.
- Enfants : une tension artérielle supérieure de 15 mm Hg à la valeur de référence indique potentiellement une dysréflexie autonome.
- Concentrez-vous sur les trois zones principales de stimulation : les problèmes liés à la vessie, aux intestins et à la peau sont les causes les plus fréquentes chez les personnes ayant subi une lésion médullaire. Vérifiez ces zones en essayant de localiser des stimuli spécifiques.
- Sachez que les symptômes ne disparaissent pas toujours immédiatement : une fois que vous avez identifié la cause et l’avez résolue, si cela est possible, des symptômes tels que des violents maux de tête, des bouffées de chaleur et une transpiration abondante ne disparaissent pas toujours immédiatement et peuvent même s’aggraver.
Les signes de dysréflexie autonome qui justifient une consultation aux urgences
De nombreux facteurs déclenchants de la dysréflexie autonome peuvent facilement être résolus à la maison ; c’est le cas notamment si la poche de la sonde est trop remplie, si le tuyau de la sonde est bloqué ou entortillé ou si quelque chose de dur ou pointu fait pression contre la peau, dans une zone située plus bas que la lésion. Cependant, si vous ne trouvez pas la cause ou si quelque chose de plus grave situé plus bas que la lésion médullaire est à l’origine du problème (infection de la vessie, fracture, brûlure grave ou autre traumatisme), vous devez vous rendre immédiatement au service des urgences le plus proche.
Si vous allez aux urgences, il est possible que le médecin que vous verrez connaisse mal les troubles liés aux lésions médullaires, et en particulier cette affection peu connue. Il pourra être très utile d’apporter une fiche sur la dysréflexie autonome, contenant des informations vitales pour les équipes médicales des urgences.