Si vous êtes l’aidant d’une personne atteinte d’une lésion médullaire, vous devez être informé(e) d’un trouble grave appelé dysréflexie autonome, afin de contribuer à sa prévention et éventuellement à sa résolution.
Si vous êtes l’aidant d’une personne ayant subi une lésion médullaire, vous devez connaître la dysréflexie autonome, un trouble grave et potentiellement mortel.
Votre rôle d’aidant est particulièrement important, car certains symptômes fréquents de la dysréflexie autonome peuvent altérer les capacités mentales de la personne dont vous vous occupez. Ces symptômes peuvent être par exemple un mal de tête invalidant ou un sentiment de désorientation ou de confusion. Il se peut donc que la personne ne soit pas en mesure de reconnaître ce qui se passe dans son corps ou d’agir en conséquence, ce qui pourra entraîner un accident vasculaire cérébral, des convulsions ou un arrêt cardiaque.
Comprendre la dysréflexie autonome : les principes de bases
La dysréflexie autonome survient lorsque le système nerveux autonome est « confus » et réagit de manière excessive aux stimuli provenant de zones situées sous le niveau de la lésion médullaire. La pression artérielle augmente brutalement et la fréquence cardiaque ralentit ; c’est une combinaison mortelle. De nombreuses raisons peuvent entraîner l’organisme dans cette spirale dangereuse.
Toutes les personnes ayant subi une lésion médullaire ne sont pas obligatoirement sujettes à la dysréflexie autonome. Si la lésion médullaire est située au niveau de T6 ou au-dessus, la personne dont vous vous occupez court un risque élevé. Si la lésion se situe entre T6 et T10, le risque de dysréflexie autonome est modéré. Le risque est nul si la lésion médullaire est située en dessous de T10.
Conseils de prévention à la dysréflexie autonome à destination des aidants
Il existe une grande diversité de stimuli provenant de zones situées plus bas que la lésion médullaire qui peuvent provoquer une dysréflexie autonome. Ces facteurs déclenchants sont également associés à des types de douleur, de gêne ou de stimulation différents. Il peut s’agir d’un stimulus tout à fait mineur, comme des vêtements trop serrés, ou d’un stimulus majeur comme une fracture osseuse ou une coupure profonde. Le facteur déclenchant peut être une vessie pleine ou une activité sexuelle.
En tant qu’aidant, vous devez impérativement comprendre les causes courantes. Ces informations sont utiles non seulement pour pouvoir prévenir la dysréflexie autonome, mais aussi pour éventuellement résoudre le problème sans devoir aller aux urgences (mais dans le doute, il est préférable d'opter par prudence pour cette option).
Trois zones déclenchent fréquemment une dysréflexie autonome, les troubles urinaires étant la cause principale. Vous trouverez des conseils destinés aux aidants pour prévenir la dysréflexie autonome dans le tableau suivant.
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Aidants : quand faire appel à un médecin ? Maintenant que vous connaissez certaines zones potentiellement sensibles et que vous savez quoi faire pour prévenir la dysréflexie autonome, ces connaissances vous aideront également à résoudre les problèmes en cas d’apparition soudaine de ce trouble. Par exemple, vous pourrez intervenir rapidement pour redresser un tuyau de sonde entortillé ou remplacer une poche déjà pleine, deux causes très fréquentes.
Si vous pensez que la personne dont vous vous occupez souffre de dysréflexie autonome, vous devez vérifier sa pression artérielle toutes les 5 minutes. (Les aidants doivent avoir à leur disposition un tensiomètre et savoir l’utiliser.) Si la lésion se situe au-dessus de T6, une pression artérielle supérieure de 20 à 40 mm Hg à la valeur de référence pourrait être le signe d’une dysréflexie autonome. Chez les adolescents, une pression artérielle supérieure de 15 à 20 mm Hg à la valeur de référence évoque une possibilité de dysréflexie autonome. Chez les enfants, une pression artérielle supérieure de 15 mm Hg à la valeur de référence indique potentiellement une dysréflexie autonome.
Si les signes d’alerte et les symptômes de dysréflexie autonome persistent, vous devez considérer qu’il s’agit d’une urgence médicale et vous rendre immédiatement au service des urgences le plus proche. |