La dysréflexie autonome est un trouble médical rare mais grave qui peut affecter certaines personnes ayant subi une lésion médullaire. Découvrez-en plus sur ce trouble potentiellement mortel.
Après avoir subi une lésion médullaire, il est important que vous ayez conscience de votre vulnérabilité face à certains troubles médicaux. Votre équipe médicale vous a peut-être informé(e) des dangers courants, tels que les brûlures, les escarres et les contractures musculaires. Cependant, il existe un problème médical moins connu, spécifique à de nombreuses personnes ayant subi une lésion médullaire, qui est particulièrement grave et potentiellement mortel.
Il s’agit de la dysréflexie autonome ; elle peut provoquer une augmentation soudaine de la tension artérielle et ralentir considérablement la fréquence cardiaque. Ce scénario dangereux peut entraîner des convulsions, un accident vasculaire cérébral ou un arrêt cardiaque. La dysréflexie autonome (également appelée hyper-réflexie autonome) doit être considérée comme une urgence nécessitant des soins médicaux immédiats.
Comprendre la dysréflexie autonome et ses effets rapides sur votre corps, est important non seulement pour vous, mais aussi pour vos aidants, les membres de votre famille et le reste de votre entourage. Ces connaissances peuvent s'avérer précieuses à la fois pour la prévention mais également pour pouvoir réagir rapidement si vous êtes confronté à ce problème de santé.
Le système nerveux autonome : que se passe-t-il en cas de dysréflexie autonome ?
Le système nerveux autonome peut être vu comme le centre de contrôle de votre corps. Ce système vital gère soigneusement les principales fonctions du corps en envoyant des signaux par l’intermédiaire de la moelle épinière. Ces messages vont et viennent entre votre cerveau et votre corps pour contribuer à réguler et à contrôler la tension artérielle, la fréquence cardiaque, la température corporelle, la digestion, la transpiration, la fonction sexuelle et la dilatation des pupilles.
La dysréflexie autonome est considérée par les médecins comme une réponse anormale du système nerveux autonome, déclenchée par divers événements se produisant dans le corps. Les causes de dysréflexie autonome sont très variées en termes de gravité et de nature : ongles incarnés, vêtements trop serrés, calculs rénaux, constipation ou même activité sexuelle.
Normalement, le corps réagit de manière automatique ou involontaire aux stimuli de divers facteurs déclenchants et vous n’avez donc pas à vous en préoccuper. Mais en cas de lésion médullaire, la réaction du corps à ces événements passe inaperçue. Ces messages automatiques destinés à votre cerveau ne peuvent pas transiter par la moelle épinière du fait de la lésion.
La dysréflexie autonome est alors en quelque sorte le plan de secours de votre corps. Faire augmenter la tension artérielle est alors une façon de vous informer que quelque chose se passe ou qu’il y a un problème.
Qui est exposé au risque de dysréflexie autonome ?
Votre vulnérabilité à ce trouble grave varie en fonction de la localisation, et de la gravité, de votre lésion médullaire. (Votre équipe médicale vous a probablement indiqué la localisation de la lésion en utilisant la terminologie propre à l’anatomie de la moelle épinière, comme la lettre T suivie d’un chiffre.)
Si votre lésion se situe :
- au niveau de T6 ou au-dessus, le risque de dysréflexie autonome peut être élevé;
- entre T6 et T10, le risque peut être modéré;
- en dessous de T10, il n’y a pas de risque de dysréflexie autonome.
Ce que vous pouvez faire contre la dysréflexie autonome
Maintenant que vous en savez un peu plus sur ce trouble potentiellement mortel, il est important que vous soyez attentif/attentive aux symptômes de dysréflexie autonome, afin que vous et vos aidants puissiez réagir rapidement.
Assurez-vous également que votre équipe médicale connaît bien ce trouble si vous êtes dans la catégorie à risque élevé ou modéré.